Mon Tour du Mont-Blanc (TMB) : itinéraire et retour d’expérience

Mon Tour du Mont-Blanc (TMB) :
itinéraire et retour d’expérience

Après une année de running assez chargée (deux préparations Marathons, un semi et quelques trails), il ne fallait pas relâcher les efforts ! Nous voilà donc partis pour faire le Tour du Mont-Blanc ! 

Le projet initial : 8 jours de randonnée en semi-autonomie

Réaliser ce trek était pour moi un véritable défi et j’avais une envie débordante de me dépasser, voir me surpasser. Ainsi, j’ai préparé ce trek pendant des mois, en prenant les conseils autant que possible tout en sachant que rien ne vaut l’expérience. Alors comment fait-on quand on n’a pas l’expérience de treks ? Il faut savoir être prudent, lucide et être prévoyant en n’oubliant pas que la montagne est bien plus forte que nous. Et malgré ça, la sortie de piste est vite arrivée quand on perd en lucidité. Vous comprendrez bientôt. J’avais donc établi des étapes qui nous permettait de boucler le tour en 8 jours. Voici notre découpage :

  • Jour 1 : Les Houches – aire de bivouac de la Rollaz par le Col du Tricot ou par le TMB Officiel (suivant notre état de forme)
  • Jour 2 : aire de bivouac de la Rollaz – Refuge des Mottets par la variante du Col des Fours ou par le TMB Officiel (suivant état de forme)
  • Jour 3 : Refuge des Mottets – Courmayeur
  • Jour 4 : Courmayeur – Refuge Elena 
  • Jour 5 : Refuge Elena- Lac de Champex     
  • Jour 6 : Lac de Champex – Les écuries de Charamillon (avec variante Arpette si possible)
  • Jour 7 : Les écuries de Charamillon – Lac de Chéserys ou la Flégère
  • Jour 8 : La Flégère/Chéserys – Les Houches

Jour 1 : Les Houches jusqu’à l’aire de bivouac de Nant-Borrant

Mercredi 16 août, 8h30, nous prenons le départ de notre aventure sous un beau soleil. Nous avons passé la veille à l’hôtel Ibis du centre-ville, un emplacement idéal pour débuter le Tour. Nous avons garé notre voiture au parking longue durée du téléphérique de Bellevue. Il faut néanmoins avoir conscience que ce parking n’est pas surveillé et qu’il est très vite complet. Nous avons réussi à trouver une place (il n’en restait d’ailleurs qu’une à 8h30). Si vous souhaitez être tranquille pour votre départ, vous pouvez également essayer d’appeler le camping des Houches s’ils ont une disponibilité de dernière minute.

Nous commençons donc notre périple depuis le parking jusqu’au téléphérique de Bellevue et déjà, nous sommes mis dans l’ambiance du dénivelé.  C’est la canicule, il fait déjà très chaud mais quel bonheur d’admirer ces paysages et de profiter de cette belle nature.

Arrivés au col de Voza, deux options sont possibles : prendre la variante par le Col du Tricot ou bien suivre le TMB officiel. Nous avons pris la variante afin de pouvoir admirer de plus près le glacier et le torrent de Bionnassay. Même si le dénivelé ne pardonne pas encore une fois, nous n’avons pas regretté notre choix. C’est tout simplement magnifique.

Nous avons ensuite poursuivi par une descente jusqu’aux Contamines-Montjoie puis grimpé à nouveau jusqu’à Notre-Dame de la Gorge pour enfin terminer la journée à proximité du refuge de Nant-Borrant.

Ce soir-là, nous avons bivouaqué sur une aire officielle à proximité du refuge. L’aire de la Rollaz est pourvue de poubelles et de toilettes sèches. Il ne nous a pas été possible de prendre une douche au refuge malgré une consommation sur place et moyennant quelques euros (l’accueil n’était pas dingue non plus …). Nous nous sommes donc rincés dans la rivière à proximité du bivouac (l’eau fraiche, ça fait du bien !). Bien sûr, il ne faut pas utiliser de produits d’hygiène pouvant polluer les eaux (je le précise, même si cela me parait normal …). Nous avons pris notre repas lyophilisé et dodo. Même si j’appréhendais cette première nuit dans la montagne, j’étais tellement fatiguée que je n’ai pas eu de difficultés à trouver le sommeil !

Jour 2 : De l’aire de la Rollaz au refuge des Mottets

8h du matin, nous prenons notre petit déjeuner lyophilisé et nous replions la tente pour rejoindre la première étape : le col du Bonhomme. Le temps est un peu gris mais cela n’enlève pas la beauté du paysage. L’ascension jusqu’au col est assez sportive et nos corps n’ont pas totalement récupéré de la veille.

Nous arrivons au sommet et il pleut. Il se pose alors la question du chemin à prendre : la variante par le col des fours ou le TMB officiel par les Chapieux. Cette variante est à emprunter uniquement en cas de conditions favorables. La pluie s’arrête rapidement, il n’y a donc aucun risque à s’y aventurer. Sur le trajet, nous croisons nos premiers chamois avant le col des fours qui est l’un des points culminants du Tour.

Nous arrivons au col, prenons un déjeuner lyophilisé et nous voilà repartis pour une descente jusqu’à la ville des Glaciers. Sur le chemin, nous croisons une marmotte, nous admirons de belles vues sur les glaciers. Cette variante est superbe mais il faut monter et descendre (comme sur tout le Tour me direz-vous 😊). 

Nous arrivons vers 15h30-16h au refuge des Mottets où nous prenons un goûter. Dans les environs, il n’y a pas d’aire de bivouac officiel. Il est cependant possible de poser sa tente à partir de 19h en amont du ruisseau. Cela se fait très bien, nous étions finalement environ 6 tentes le soir. Une fois n’est pas coutume, rinçage dans la rivière, repas lyophilisé avant de trouver le sommeil très rapidement.

Jour 3 : du refuge des Mottets jusqu’à Courmayeur (ou presque)

Réveil comme tous les matins à 8h pour partir vers 8h30.Nous faisons un arrêt au refuge des Mottets pour remplir nos poches d’eau. La journée commence par une très belle montée jusqu’au col de la Seigne, en haut nous serons en Italie. La montée n’est pas simple mais les jambes commencent à s’habituer à l’effort en ce troisième jour. Arrivés au col, nous sommes subjugués par la beauté des montagnes. Le versant italien est complément différent et magnifique.

 Nous poursuivons notre chemin en passant devant le refuge Elisabetta puis nous faisons un arrêt pour nous restaurer au niveau du lac de combal. Alors que nous pensions avoir fait le plus gros dénivelé de la journée, nous voilà repartis pour une ascension jusqu’au Col Chécrouit. Même si la vue est splendide, la fatigue commence à bien se faire sentir.

Et la fin précipité de notre tour ...

 Arrivés au col, nous avons quitté le TMB pour un autre chemin qui devait nous permettre d’arriver plus rapidement au camping. Après avoir pris le temps de chercher des renseignements, nous nous sommes embarqués sur cet itinéraire bis. La fatigue de la journée et le manque d’une trace GPS claire nous a emmené dans un chemin qui n’en était pas vraiment un. Si au début, il semblait avoir été fréquenté, nous nous sommes vites retrouvés pris au piège entre l’impossibilité de faire demi-tour au regard de ce qu’on avait déjà parcouru et une pente vertigineuse avec un sol friable devant nous. Nous avons continué mais hélas, j’ai glissé et chuté de 30 mètres. Un arbre m’a arrêté dans ma chute. Pris au piège, blessée sur les jambes, nous n’avions pas d’autre choix que d’appeler les secours pour un hélitreuillage. Ces mots sont difficiles à écrire pour moi tant je culpabilise de cette erreur bête pour laquelle je me sens fautive (ne jamais quitter un sentier quand bien même certains peuvent dire qu’il existe un itinéraire bis) mais aussi parce que je regrette de ne pas avoir fini le Tour. Nous avons terminé notre périple à l’hôpital d’Aoste. J’ai été très bien pris en charge par les équipes de secours italiennes (big up aux deux sauveteurs des montagnes qui m’ont tout de suite rassurée et mise en confiance ainsi que la médecin qui m’a tenu la main dans l’hélicoptère). Je m’en suis sortie avec la peau arrachée sur les deux jambes et des plaies un peu partout sur le corps, encore visibles plus de 6 mois après. Le point positif dans tout ça ? ce genre d’accident remet les idées en place, nous ramène à l’essentiel. En tout cas, Aoste est une très belle ville et les Italiens ont été très accueillants.

Est-ce qu’on retournera terminer le tour ? Certainement. Mais nous ferons les choses différemment. La montagne est magnifique mais nous sommes tous petits face à son immensité et sa puissance, ne jamais l’oublier.

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